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Yvan Wouandji, le football d'une autre façon


Yvan Wouandji, footballeur de l’équipe de France de cécifoot, est une tête d’affiche de sa discipline. C’est grâce à celle-ci que le franco-camerounais a pu poursuivre sa passion du football, après avoir perdu la vue à l'âge de 10 ans. Près de 20 ans plus tard, le voilà double champion d’europe et médaillé paralympique de la discipline. Portrait d’un homme déterminé qui attend désormais son prochain défi, Paris 2024.


Par Evan Glomot


Depuis son plus jeune âge, Yvan Wouandji rêvait de devenir l’un des meilleurs joueurs de football de la planète. Attaquant vif, technique et doté d’un rare sens du but, Yvan Wouandji a réussi cette prouesse, mais dans une autre discipline, le cécifoot. En effet, à l'âge de 10 ans, il perd la vue subitement en raison d’un décollement de la rétine. Passionné par le ballon rond, son handicap ne va pas le dévier de sa vocation.


C’est à 13 ans que le jeune garçon prend connaissance du cécifoot, lors d’une rencontre avec Julien Zéléla, importateur de la discipline en France. Il se souvient de cette époque et raconte à Sportmag : “À l’époque, j’étais désireux de reprendre une activité sportive et notamment le foot, ma passion. J’ai alors eu la chance de rencontrer Julien Zéléla qui m’a également fait comprendre que le déficient visuel a des qualités qui doivent être valorisées et que nul ne doit tracer un chemin pour moi. Sur ses conseils, je me suis tourné vers le cécifoot. Grâce aux entraînements réguliers et aux matchs, j’ai rapidement progressé avec cette spécificité de devoir être mobile sur un terrain tout en ne voyant pas. Cela m’a permis de me qualifier en équipe de France en 2010 et d’acquérir le statut de sportif de haut niveau.


International français dès ses 17 ans, Yvan devient le plus jeune joueur en sélection française. Mais la jeunesse fait la force de cette génération de joueurs tricolores de cécifoot, qui décrochent l’or un an plus tard aux championnats d’Europe en Turquie.


Arrive alors le plus grand moment de la carrière du camerounais de naissance (il est né à Douala), une participation aux Jeux paralympiques de Londres 2012. Une défaite frustrante en finale face au Brésil mais l’essentiel est ailleurs. Les Bleus sont vice-champions paralympiques et médaillés d’argent d’un tournoi pas comme les autres. “C’est le top ! Les meilleurs nations et joueurs du circuit sont rassemblés, la médiatisation, la visibilité et l’exposition sont incomparables… Ces Jeux permettent aussi de montrer la performance autour du handicap, l’engagement et l’intensité que l’on peut mettre sur le terrain… C’est la crème du cécifoot et du sport, encore plus pour nous. Il y a beaucoup plus d’enjeux pour un sportif handicapé car c’est la seule compétition qui fédère autant de médias et d’exposition au grand public” confie t-il au site de la FFF.


En parallèle de la sélection, Yvan Wouandji démontre son talent dans son club de Saint-Mandé (région parisienne), dans lequel il fait ses classes depuis 2011. Onze en après, celui qui est fait Chevalier de l’ordre national du mérite en 2013 répond toujours aux attentes. Car l’année 2022 marque une année exceptionnelle pour ce fan de Samuel Eto’o. Après une grande déception en août 2021 lors des Jeux Paralympiques au Japon où les tricolores terminent à une 8ème place loin de ses ambitions, l’équipe de France de cécifoot est devenue cette année Championne d’Europe en Italie.


Tournoi dont Yvan Wouandji est sacré meilleur buteur. Un titre plus que mérité pour le numéro 10 des Bleus, qui vise désormais Paris 2024 où il espère un nouveau podium et dont il est un ambassadeur. “J’interviens lors des manifestations organisées par le Comité d’organisation de ces Jeux sous l’aspect football. J’initie, je fais découvrir le cécifoot à des personnalités, au grand public et aux enfants. Mon rôle consiste à mieux faire connaître notre sport, à donner les clés des valeurs du sport au-delà de ma discipline, à parler du handicap de manière globale” décrypte le franco-camerounais, toujours pour la fédération française de football.


Quand on connaît le dévouement et l’amour d’Yvan pour sa discipline, nul doute que le rêve d’un premier titre paralympique chez lui, à Paris, est plus que permis.



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