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Arthur Bauchet, la piste aux étoiles


Originaire du Golfe de Saint-Tropez, c’est pourtant pour les montagnes et le ski alpin qu’Arthur Bauchet va avoir un coup de cœur. Après avoir empilé 4 médailles d’argent aux Jeux paralympiques de PyeongChang en 2018, il tutoie les sommets quatre ans plus tard en 2022 aux Jeux de Pékin en devenant triple champion paralympique. A seulement 21 ans.


Par Evan Glomot


Le jeune Arthur Bauchet, passionné de ski, passe ses week-ends à dévaler les pistes blanches. D’un niveau respectable, il commence la compétition en valide avant que n'apparaissent les premiers symptômes de sa maladie, dès 10 ans. Une paraparésie spastique héréditaire, maladie rare qui affecte le système nerveux central et touche les muscles des membres inférieurs. C’est en 2015, alors qu’il était contraint de rester dans son canapé tant la douleur dans ses jambes était intense, que les médecins ont enfin mis un nom sur ce mal que tout le monde pensait sans gravité.


Il déclare au site Olympics.com : “Quand on a mis un nom sur la maladie je me suis dit : "Ok, ce n’est pas dans ma tête". Je préfère avoir mal et savoir pourquoi j'ai mal et faire du ski, que d'avoir mal dans un canapé à ne pas savoir pourquoi”. Ce garçon à la joie de vivre épatante affiche une acceptation, un recul et même un humour irrésistible dès qu'il évoque cette paraparésie: “C'est héréditaire mais mes parents ne sont pas à l'origine. On s'oriente vers une mutation. Comme je dis, je suis un mutant avec des pouvoirs tout pourris. Super marteau-piqueur !” ironise t-il lors d’un entretien pour L'Équipe. Son handicap ne lui semble pas être un frein pour la compétition, bien au contraire.


A seulement 17 ans, Arthur Bauchet est déjà en possession de quatre médailles aux Jeux de PyeongChang et de trois médailles, dont deux en or, aux Mondiaux 2017. Des premières expériences bienvenues pour cet étudiant qui suit en parallèle une licence de physique-chimie. Malgré ses succès, Arthur doit, en même temps, s’adapter sans cesse à cette maladie dégénérative. “On voit l'évolution de la maladie à l'évolution du traitement. Au début, je prenais un cachet par jour. Cinq ans après j’en suis à huit, avec des gouttes le soir et des injections de Botox dans les jambes une à deux fois par an.


Après son aventure nord-coréenne, il commence à durcir son investissement dans les entraînements. “Désormais le sport est mon métier j’y consacre pratiquement tout mon temps.” L’occasion également de se livrer à d’autres disciplines. “J’ai découvert des activités que je ne pensais pas pouvoir faire comme le vélo. J’en fait énormément pendant les périodes printemps/été pour avoir un bon entraînement foncier et après je retourne dans les salles de musculation.” Il envisage d’ailleurs de se lancer dans le vélo Handisport un jour. En attendant, celui qui est décrit par son entourage comme quelqu’un de “combatif, joyeux et déterminé” se lance à l’assaut des Jeux de Pékin. Compétition qu’il survole.


Auréolé en Descente, Slalom et Super Combiné, ces trois sensationnelles victoires ont tout de même laissé des stigmates au jeune homme qui explique que ses tremblements s'amplifient avec le temps. “À la fin du super-combiné, je suis allé sur le podium provisoire, mais j'ai vraiment eu du mal à tenir mes jambes et à marcher. Quand je suis sorti de ce podium, j'ai tout de suite dû enlever mes chaussures parce que je n'en pouvais plus. Mes pieds étaient à la limite de la crampe dans les chaussures”.


Mais le goût de l’effort et les récompenses qui en découlent lui font dépasser cette douleur. “Je demande beaucoup à mon corps mais je sais pourquoi j'ai mal. Et au moins, je me fais plaisir” insiste t-il, lui qui est également plusieurs fois sacrés champions du monde et d’Europe de sa discipline.


On l’a bien compris, l’handicap d’Arthur Bauchet n’est pas prêt de l’empêcher de poursuivre son chemin vers de futurs exploits, qui seraient en accord avec sa devise : “Toujours aller au bout de ses rêves sans prendre l’option d’abandonner”.



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