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Florian Jouanny, la route du succès


Tétraplégique suite à un accident de ski, Florian Jouanny, para-cycliste double champion d’europe et médaillé d’or aux Jeux paralympiques de Tokyo, est un homme de défi. En plus de ses succès en grande compétition, il devient en 2017 le premier tétraplégique européen à terminer un Ironman. Un exploit retentissant.


Par Evan Glomot


Florian Jouanny est un homme des montagnes. Natif de Bourg d'Oisans dans les Alpes-maritimes, c’est assez naturellement que le jeune homme se passionne pour le ski extrême, en particulier le freeride et le freestyle. Chaque hiver, il s’adonne à sa passion et dévale les pentes enneigées, jusqu’à ce jour du 2 avril 2011 ou une chute le propulse vers une réception trop lointaine qui lui brise les cervicales. Florian perd l’usage de ses jambes et de son tronc mais conserve un peu de mobilité dans ses bras et ses mains.


S’ensuit alors de long mois de rééducation, d’efforts, d’apprentissage et de résilience dans une clinique où il découvre un nouveau monde, s’adaptant à son nouveau corps aux possibilités restreintes. Malgré ce coup du sort, Florian Jouanny reste cet affamé de sport et de sensations, qui l’emmène à la pratique du handbike, appelé aussi le para-cyclisme. Une discipline qui va se révéler primordiale pour sa reconstruction et qui est faite pour lui, comme il le raconte à L'Équipe : “Les sensations de vitesse sont d'autant plus fortes qu'on est près du sol. J'entends mes roues arrière chanter, c'est très agréable ! “.


Sept ans après son accident, l’isérois débute la compétition de handbike avec des résultats encourageants : 4 fois champion de France de contre-la-montre et de course en ligne entre 2018 et 2021, mais aussi médaillé d’argent et de bronze sur ces deux disciplines, respectivement au mondiaux paracyclisme d’Ostende en Belgique puis de Cascais au Portugal. Mais son plus grand exploit reste le fou défi qu’il se lance en 2017, lorsqu’il décide de réaliser un Ironman à Barcelone (course regroupant de la natation, du vélo et de la course à pied).


Un parcours qu’il termine en 14 heures et 55 minutes, faisant de lui le premier tétraplégique européen à terminer cette aventure pleine d’intensité. Il confie sa fierté au média Aquimieuxmieux : “C’est une grande satisfaction personnelle, ça faisait plus de trois ans que je m’entraînais pour ça. Je savais qu’il y avait une part d’incertitude dans la course, qu’un souci extérieur pouvait survenir à tout moment sans que je puisse y faire quoique ce soit. Mais pour le reste, j’avais tellement la rage au ventre que le fait d’avoir terminé me procure une immense satisfaction. Ça me fait aussi très plaisir pour tous ceux qui ont cru en moi, qui se sont investis, en particulier ma famille.” Il ne se contente pas de cette prouesse car il réitère cette performance en 2018, à l'Ironman de Cervia, en Italie.


Avant son accident, l’isérois avait déjà une certaine forme d’admiration pour les gens qui s’alignaient sur ce genre d’épreuve. Il avait songé à s’y mettre mais l’idée de nager presque 4 km et de passer beaucoup d’heures en piscine l’avait stoppé dans son élan. Mais deux ans après son accident, alors qu’il commence à prendre goût aux longues sorties de handbike, il en vient à causer d'Ironman avec ses amis. “Je me suis alors dit que ce serait absolument fantastique de participer à une telle course, puis je suis revenu à la raison en me disant que j’étais loin d’avoir le niveau pour ça. Mais les jours, les semaines, les mois suivants, l’idée a germé dans ma tête”.


Une idée qui va se renforcer avec les réflexions qu’il a pu entendre autour de lui : “J’entendais des phrases du genre : “T’es malade, c’est impossible”, ou : “Essaie déjà de faire un triathlon, après on verra”. Plus j’en entendais ce genre de choses, plus ma motivation grandissait.” Florian Jouanny n’est pas prêt de stopper ses remarquables exploits.


Ses prochains objectifs sont de décrocher une nouvelle fois l’or aux prochains mondiaux, avec en ligne de mire les Jeux paralympiques 2024 à Paris. Entre-temps, ce grand champion compte bien terminer pour la troisième fois un Ironman. Jamais deux sans trois ?



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