Fabien Lamirault, le pongiste qui a tout gagné

Champion paralympique, champion du monde et champion d’Europe de tennis de table handisport, qui plus est à de nombreuses reprises, Fabien Lamirault a remporté toutes les compétitions auxquelles un athlète rêve de participer. L’occasion d’en savoir plus sur ce champion qui ,à 17 ans, est passé proche de la mort lors d’un accident de la route…

Par Evan Glomot

L’histoire de Fabien Lamirault avec le tennis de table prend sa source dans un événement dramatique. Le physique imposant du jeune homme lui permet dans un premier temps de pratiquer la boxe ou encore le handball. Mais son passage à l’âge adulte est troublé par un accident de la route lors de l’été 1998, à l’âge de 17 ans. Les séquelles de cette tragédie le rendent tétraplégique.

Comme beaucoup de personnes, Fabien découvre va découvrir un nouveau sport en centre de rééducation. Pour lui, c’est le para tennis de table. Un choix pas anodin. “J’aimais déjà bien ce sport étant enfant lors des cours d’EPS au collège. J’ai essayé cette discipline dans le centre de rééducation après mon accident et j’ai tout de suite apprécié ! C’était très simple de se mettre en face de la table avec son fauteuil et de prendre la raquette. Je prends beaucoup de plaisir” confie t-il à BleusHandisport.

Le niveau de Fabien l’amène rapidement à disputer ses premières compétitions puis d’intégrer l’équipe de France, lui permettant de se perfectionner dans sa discipline. Très vite, son esprit compétitif lui permet de progresser et de rivaliser avec les meilleurs pongistes français puis internationaux. L’athlète, qui joue en fauteuil roulant, décroche ses premières médailles paralympiques en 2012, à Londres, s'emparant de l’argent par équipe et du bronze en individuel. Une belle revanche après avoir échoué de peu à se qualifier pour les Jeux de Pékin, 4 ans plus tôt. Le Français enchaîne sur un double titre aux Mondiaux 2014, avant de connaître la consécration deux ans plus tard, avec deux médailles d’or aux Jeux de Rio.

Un succès qu’il doit en partie à ses heures d’entrainements et au soutien de sa famille. “L’investissement que je mets dans ma carrière est total et grandement partagé par ma femme et mes trois enfants, qui sont systématiquement avec moi sur les grands événements. Cet investissement représente effectivement beaucoup d’heures hebdomadaires et un grand nombre de semaines loin de chez moi… mais c’est le lot de beaucoup de sportifs de haut niveau”. Inspiré par la mentalité de Rafael Nadal, le natif de Longjumeau, en région parisienne, se voit décoré de la légion d’honneur en 2016 par le président François Hollande.

Combatif, déterminé et ambitieux, garder son titre paralympique aux Jeux de Tokyo en 2021 fait bien sûr partie de ses objectifs. Il veut écrire l’histoire de sa discipline et compiler tous les trophées qui se dresseront sur son chemin. “Je veux m'inscrire dans le long terme. Tout faire pour remporter un maximum de victoires chaque année pour étoffer un peu plus, à chaque compétition de référence, mon palmarès. Quand cela prendra fin, l’idée est de pouvoir regarder tout ce qui aura été accompli… et d’en être fier !”.

De la fierté, il en aura le 30 août 2021. Il conserve ses deux titres paralympiques, en individuel et en double, dans la capitale japonaise. Il savoure son exploit à L'Équipe, toujours avec une pensée pour ses proches : “Conserver le titre paralympique, c'était un objectif, j'étais content de ça, c'est ce que je voulais faire.” Il ajoute: “Je voulais être le premier à le faire et j'en suis très content. Ça n'a pas été simple. C'est une grosse satisfaction, une grosse fierté d'y être parvenu. Je pense à ceux qui sont restés à la maison, ma femme, mes enfants, mon coach”. Deux titres qui ne l’ont pas rassasié, cap maintenant vers les Jeux de Paris 2024.

Ce potentiel troisième titre paralympique serait sûrement le plus beau de tous. Voilà l’occasion pour lui, l'Essonnien, de décrocher l’or à domicile, cette fois sous les yeux de sa bien-aimée et de ses trois enfants.