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Villeroux, c'est si fou


Frédéric Villeroux, joueur de cécifoot international français, est reconnu comme l’un des meilleurs au monde dans sa discipline. Atteint d’une déficience visuelle, le capitaine des Bleus a déjà participé à trois Jeux Paralympiques. En attendant ceux de 2024 en France, dont il rêve depuis plusieurs années.


Par Evan Glomot



C’est un signe du destin. En 1998, année de la première victoire française en Coupe du Monde, Frédéric Villeroux découvre la pratique du foot à 5. Celui qui est surnommé le “ Zidane du cécifoot'' a pourtant baigné dans un environnement davantage tourné vers le rugby, lui le bordelais de naissance. Un choix qu’il ne regrette certainement pas car il est aujourd’hui l’un des meilleurs au monde dans sa discipline.


Mais son parcours ne fut pas de tout repos. Il commence d’abord en essayant le futsal avec ses amis d’école, mais le ballon n’émettant pas de bruit, cela rend compliqué la pratique avec d’autres joueurs valides. Son entraîneur de l’époque lui propose alors d’essayer avec le bandeau, lui permettant de jouer en catégorie B1, un futsal adapté aux malvoyants.


Il découvre la compétition en 2002. Des débuts compliqués, notamment à cause de la difficulté de se déplacer et de s’adapter aux déplacements des autres. C’est un an plus tard qu’il se sentira plus à l’aise. Une assurance qui le poussera jusqu’au jeux paralympiques d’Athènes 2004, sa première grande compétition avec la France, ou lui et son équipe terminent à la cinquième place.


Aujourd’hui, l’art du cécifoot n’a plus aucun secret pour Frédéric Villeroux, comme en témoigne son impressionnant palmarès: double médaillé d’or en 2009 et 2011 mais surtout finaliste des Jeux de Londres 2012, le meilleur moment de sa carrière. Mais comme tout grand athlète, le sportif de 38 ans a aussi connu des moments de doute. Après la belle épopée londonienne, il se met en retrait de l’équipe de France pendant 5 ans, étant en désaccord avec des changements effectués à la fédération handisport. Il ne retrouvera les Bleus qu’en 2018 pour la Coupe du Monde en Espagne, terminée à une décevante quinzième place.


Revanchard l’année suivante lors des championnats d’Europe, le capitaine et son équipe goûteront de nouveaux à une médaille, d’argent cette fois-ci. L’attaquant du SA Mérignacais est également depuis 2019 entraîneur adjoint de l’équipe de France espoir.


“Aux côtés de Rémi Carranger, le sélectionneur, j’essaie d’apporter toute mon expérience de joueur international sur les prises d’informations et notamment, au niveau des différents repères sonores ou d'espaces'' déclare-t-il lors d’un entretien avec France-Paralympique. C’est très gratifiant pour moi de pouvoir partager avec les jeunes. Le football à 5 est vecteur de lien social, d’autonomie pour les personnes atteintes de déficience visuelle. Les repères acquis sur le terrain peuvent être retranscrits dans la vie quotidienne.”


Un poste qui lui permet de développer les futurs joueurs en vue des Jeux de Paris 2024. “Notre objectif commun est donc aujourd’hui de détecter des talents et de former la future génération afin de les préparer à cette magnifique échéance. Par ailleurs, les Jeux de Paris offriront une visibilité unique sur notre sport”. Avec le “Zidane du cécifoot” comme guide, nul doute que cette équipe sera proche du graal olympique, 26 ans après l’or mondial des aînés du foot à 11.

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