Amputé de ses 4 membres à l'âge de 6 ans suite à une méningite foudroyante, le nageur Théo Curin, 22 ans, garde une détermination sans faille. Celle-ci lui permettant de réaliser les défis les plus fous. Portrait d’un jeune homme solaire et ambitieux.
Par Evan Glomot
Il a vu sa vie bouleversée à 6 ans. Conduit aux urgences après un mal de tête, le jeune Théo Curin se voit diagnostiquer une méningite foudroyante. Seule solution, l’amputation des 4 membres, avant la pose de prothèses en carbone un an après. "À ce moment-là, j’ai eu l’impression de renaître une nouvelle fois et de refaire une deuxième fois mes premiers pas " témoigne-t-il dans l’émission “Sept à Huit” sur TF1.
Malgré cette terrible épreuve, Théo Curin garde le sourire et est toujours resté optimiste, bien que le regard des gens fut difficile à vivre dans sa jeunesse. Le déclic survient lors de sa rencontre avec le célèbre athlète handisport Philippe Croizon, qui lui fait découvrir que la natation est possible, même quand on est amputé de 4 membres. Cette rencontre va changer sa vie. A 13 ans, il intègre le pôle France handisport de natation à Vichy et participe à ses premiers Championnats de France.
Grand espoir de la natation handisport français, il est le plus jeune de la délégation française aux Jeux Paralympiques de Londres 2016. Il est alors âgé de 16 ans. Deux fois vice-champion du monde en 2017 et médaillé de bronze aux Mondiaux de Londres 2019, le Lorrain s’est forgé, à 22 ans seulement, un joli palmarès. Mais son plus grand fait d’arme reste sans aucun doute sa traversée du lac Titicaca en 2021, à la nage et en relais avec deux autres nageurs valides. Parti de Bolivie le 9 novembre, lui et ses compagnons d’aventure Malia Metella, vice championne olympique de natation, et Matthieu Witvoet, éco-aventurier, ont rejoint l'île d’Uros au Pérou le 20 novembre.
Un périple de 122 km achevé après 11 jours dans une eau gelée à 3 800 mètres d’altitude. Un exploit phénoménal qu’il raconte à Francetv: “On a vécu tellement de choses dans cette aventure que je ne soupçonnais pas. Je ne pensais pas que j'allais mettre ma vie en danger. Il fallait voir à notre arrivée, il y avait des gens du monde entier, même des gens de France qui ont fait des heures de bus. C'est complètement dingue l'engouement.” Il garde les pieds sur terre malgré la hauteur de cette prouesse :"Je ne suis pas un héros et je suis même quelqu'un de privilégié parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont des rêves et des objectifs et malheureusement, ils ne peuvent pas aller au bout parce qu'ils manquent d'argent, de personnes autour d'eux pour aller au bout.” Il en profite pour remercier les soutiens de cette aventure : “J'ai eu la chance d'avoir eu des personnes autour de moi, des sponsors, des coéquipiers, donc je me sens ultra privilégié.”
Au-delà du défi sportif et de leur quête personnelle, les trois sportifs ont réalisé ce défi pour envoyer un message écologique. “On essaie de défendre les engagements des Péruviens et des Boliviens et ils sont très fiers de ça aussi. Le message est passé et on est très contents.” En attendant de trouver un défi “encore plus fou” que celui-ci, Théo Curin aime partager son parcours et ses valeurs dans les conférences et les chroniques qu’il donne à la télé ou à la radio. Également membre de la commission des athlètes de Paris 2024, YouTubeur, égérie beauté et même acteur (il a été aperçu sur le petit écran dans le film “Handigang”, portant sur le parcours d’une jeune homme handicapé, puis récemment dans la série Plus Belle La Vie), le jeune athlète à a coeur de montrer que son handicap fait sa force.
Il est fier de son parcours et ne regrette rien: “Je ne changerais de vie pour rien au monde”. On l’a bien compris, sa quête de nouveaux objectifs et sa soif de défis extrême font partie intégrante de la vie de Théo Curin, qui ne manquera jamais de sensation.
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