Le destin de l’athlète paralympique Marie-Amélie Le Fur été bouleversé le 31 mars 2004 lors d’un accident de scooter à l'âge de 16 ans. Amputée de la jambe gauche, la sportive de 33 ans s’est forgé une carrière et un palmarès dans le monde de l’handisport. Ses rêves de pompiers professionnels ont laissé place à une carrière paralympique.
Par Evan Glomot
Trois jours après son accident de la route, Marie-Amélie Le Fur est amputée de la jambe gauche, sous le genou. On pense alors que la jeune femme va mettre entre parenthèse voire abandonner sa passion de l’athlétisme. Mais c’est mal connaitre la combativité et la résilience de la, aujourd’hui, triple championne paralympique (100m aux jeux paralympiques de Londres 2012, 400m et saut en longueur aux jeux paralympiques de Rio 2016). En effet, elle recommence à courir en juillet 2004, soit quatre mois jour pour jour après son accident. Elle raconte dans une interview donnée à SportBC: “C’est le sport qui m’a permis d’avancer, de se fixer des objectifs dans cette nouvelle vie. J’ai notamment pu bénéficier du soutien intense de mon entourage”. Son envie de courir ne l’ayant donc pas quitté, elle prend contact rapidement avec la fédération Handisport.
Après avoir repris la compétition lors de différents cross départementaux, Le Fur est propulsé sur les pistes internationales. Elle participe à différentes olympiades, championnats d'Europe et championnats du monde avec succès. Détentrice de huit médailles paralympiques et de douze médailles mondiales, la vendômoise a dû apprendre à gérer une certaine pression. Toujours dans son interview, elle raconte :“C’est effectivement quelque chose que j’ai vraiment dû travailler. J’ai choisi de m’orienter vers le saut en longueur et c’est une discipline dans laquelle j’ai eu durant de nombreuses années des difficultés à gérer la pression négative.” L’apport de son préparateur Matthieu Benoit l’a aidé dans cette démarche. “Nous avons fait le choix d’analyser comment je réagissais sur d’autres compétitions qui étaient moins importantes que les Jeux.
On s’est rendu compte que lors des compétitions de haut niveau, je voulais tellement réussir, j’étais tellement focalisée sur le résultat, que je ne prenais plus de plaisir. Donc on s’est dit que le Jour J, on allait arrêter de penser au résultat, de vouloir faire le saut parfait et nous avons décidé de simplement chercher à appliquer des consignes travaillées en amont.” Lors des jeux paralympiques de Tokyo 2021, la française se concentra uniquement sur le saut en longueur, “Non pas parce que c'est l'épreuve que je préfère, mais parce que c'est l'épreuve dans laquelle la marge de progrès était suffisante pour pouvoir espérer chercher des records du monde paralympiques.” Après avoir décroché une médaille d’argent lors de ces jeux, Le Fur, élue en 2018 présidente du comité paralympique et sportif français, a décidé de prendre sa retraite.
Elle devait la prendre en 2020 mais elle l’a repoussé en vue du report des jeux dus à la pandémie. Ambassadrice de l’athlétisme paralympique, elle attend des jeux de Paris 2024 une prise en compte de la société sur les capacités des personnes de handicap. “Il faut arrêter de voir le handicap comme une perte de capacité, mais plutôt comme une occasion de fonctionner différemment, de faire les choses de façon complémentaire” raconte-t-elle sur le site de Jeux 2024. Elle souhaite en particulier faire entendre la voix du mouvement paralympique en France pour les jeunes “pour que chaque enfant atteint d’un handicap connaisse la possibilité de faire du sport”.
Комментарии