Aranud Assoumani découvre l’athlétisme dans sa jeunesse et affiche aujourd’hui 5 médailles paralympiques, dont une médaille d’or. Mais l’athlète de 36 ans ne dédie pas exclusivement son temps à l'exercice de sa discipline, car il ne s’empêche pas de pratiquer des activités extra-sportives qui le passionnent.
Par Antoine Caburet
Arnaud Assoumani voit le jour en 1985 à Orsay, d’un père comorien et d’une mère française. Né sans avant-bras gauche, perturbant ainsi son équilibre en course et sa coordination, il pratique aujourd'hui à la fois chez les valides et en handisport à l’aide d’une prothèse. Après s’être essayé à la natation et de nombreux autres sports, il découvre l’athlétisme à l’âge de 11 ans au stade du Lac de Maine à Angers. Il se spécialise dans les disciplines de saut en longueur et du triple saut. A 16 ans il devient déjà l’un des dix meilleurs jeunes français (valides compris), et est sacré champion de France handisport à 18 ans.
Malgré sa carrière de sportif de haut niveau, Arnaud ne néglige pas pour autant les études et obtient un BTS de montage vidéo et post-production après un bac scientifique. En effet, son sport occupe une place majeure dans sa vie, mais il ne laisse pas sa passion pour l’art de côté. Pour cause, il a étudié le cinéma, joue de la musique brésilienne, chante, pratique le beatox... Arnaud est un vrai couteau suisse ! Cela ne l’empêche pas pour autant de rester sérieux en athlétisme et de réaliser d’excellentes performances.
De 2006 à 2011, il va enchaîner les titres et les records mondiaux en handisport. C’est en 2008, aux Jeux paralympiques de Pékin, qu’il décrochera une médaille d’or en saut en longueur. Des performances qui peinent pourtant à acquérir de la visibilité, une cause qui tient à cœur à l’athlète. En effet, il est le créateur du “Golden Arm Trophy”, un projet ayant pour but d’ouvrir sur le handicap et la différence en général :
“ J’ai lancé ce projet qui a été pensé et créé pour éveiller les consciences en sensibilisant par la culture, le sport, la solidarité et l’engagement. En 2012 (première édition), Golden Arm avait été un réel succès et permis de changer le regard sur le handicap grâce à la prothèse qui devient un outil de dialogue et de créativité. Cela casse les stéréotypes et les idées reçues sur des généralisations et c’est une réelle ouverture sur le handicap et sur la différence en général.” explique-t-il à SansFiltre. Arnaud est donc un sportif engagé, notamment dans la cause du handicap en France.
Un combat qui semble évident à mener quand on voit la sous-médiatisation du handisport en France. Se mobiliser pour faire bouger les choses qui comptent à ses yeux, voilà l’état d’esprit qui accompagne l’athlète au quotidien : “ Je passe de plus en plus de temps à travailler et collaborer sur des projets de l’aide au développement social, éducatif, technologique et de la conservation de notre environnement.” confie-t-il à Bleushandisport.
Rien d’étonnant pour l’homme dont la devise est “ Tout donner pour ne rien regretter” mais aussi “ Soit le changement que tu souhaiterais voir dans le monde ”-Ghandi). L’implication et la motivation d’Arnaud Assoumani dans chaque projet qu’il mène et chaque cause dans laquelle il s’engage impressionne. Il est vrai modèle de volonté et un exemple à suivre pour tous ceux qui envisagent l’avenir d’une autre manière...
Comments