A 23 ans, Charles Antoine Kouakou est une étoile montante de l’athlétisme paralympique. Recordman du monde aux championnats d’Europe indoor et champion Olympique du 400 mètres aux jeux de 2021 à Tokyo, ce jeune athlète atteint de déficience intellectuelle fait la fierté du handisport français.
Par Antoine Caburet
Né à Paris et licencié au club d’Antony (92), Charles Antoine Kouakou est à la fois athlète paralympique et jardinier. Membre de l'association “Sport Toi Bien 93”, accompagnant les personnes présentant des déficiences mentales ou psychiques, ce jeune athlète fait la fierté de son ESAT du Bourget Drancy, où il travaille à mi-temps au service des espaces verts.
En effet, il décroche l’or l’été dernier au jeu de Tokyo en 47”63 devant le Vénézuélien Luis Felipe Rodriguez Bolivar (47”71) et le Britannique Columba Blango (47”81). Une performance qui n’étonne pas Frédéric Drieu, son entraîneur national de sport adapté : “je me souviens l’avoir découvert aux championnats de France jeunes à Saint-Denis il y a 4 ans et je m’étais déjà dit qu’il était beau à voir courir", confie-t-il à Seine Saint-Denis magazine. La victoire était pourtant inattendue, car Charles Antoine accusait en milieu de course les conséquences d’un départ moyen en se faisant dépasser par ses concurrents. Mais lors du dernier virage, le Français réalise un 100 mètres fantastique en établissant le meilleur temps de sa carrière et arrachant l’or.
“C’est beaucoup d’émotions. C’est la première fois que je fais les JO paralympiques et je remporte la médaille. Je veux remercier ma famille, mon entraîneur et mes collègues” déclare-t-il à l’Equipe. Déficient intellectuel depuis sa naissance, il ne sait ni lire ni écrire ni compter. Mais son handicap ne l’empêche pas de s’entraîner sans relâche (6 fois par semaine) et de briller, car en plus du titre olympique, il réalise quelques mois plus tôt dans l’année le record du monde sur 200 m indoor en 21”86. Des performances exceptionnelles qui reflètent la détermination sans limite de l’athlète, qui voit déjà plus loin : “je vais continuer à m’entraîner bien comme il faut, être sérieux, très sérieux”, explique-t-il au Monde en évoquant Paris 2024.
Le rendez-vous n’est que dans deux ans, mais il semble déjà occuper une place importante dans l’esprit de l’athlète. Il devra défendre son titre et les couleurs françaises sur 400m, mais ne pourra malheureusement pas concourir sur 200m, la discipline n’étant pas reconnue comme paralympique dans sa catégorie. Sa marge de progression est encore grande, mais son sérieux et son envie de réussir ne peuvent que l’amener vers de nouveaux succès, et ainsi espérer porter une nouvelle fois l’or autour du cou.
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